生きがい
i find pieces of myself everywhere,
and i cut myself handling them

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introverti, indépendant, appliqué, créatif, intellectuel, altruiste, rêveur, possessif, charismatique, sensible, loyal, mélancolique, sentimental, jaloux, rancunier, sarcastique, réservé, franc, têtu, oblivious, maladroit, attentionné  

portrait cheveux: mi-longs, wolfcut, brun avec underdye qui change régulièrement de couleur, parfois détachés parfois noués. corps: relativement grand (m78), l'apparence est androgyne et la corpulence svelte et mince. assez peu musclé pour quelqu'un de sportif. la voix est légèrement nasale. mains élégantes, les doigts et les ongles sont longs. cicatrices: aucune. piercings: quelques uns aux oreilles. tatouage: assez nombreux, dessinés par lui-même. langage corporel: on le trouve généralement charmant et attirant malgré une première impression réservée, timide et se fait discret dans des environnements peu familiers mais beaucoup plus ouvert en privé. stim beaucoup, regarde peu les autres dans les yeux et sensible au toucher. tendance au daydreaming et à zone out. image: l'apparence est très importante, se maquille quasi tous les jours, grand intérêt pour la mode, porte des vêtements du style grunge, punk alt et academique sans faire attention au genre. lorsqu’il n’a pas ses lunettes de vue sur le nez elles sont souvent remontées sur la tête.

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bruises on my brain
le visage était autrefois nu et pur. une ardoise de dessins multiples - ressentis portés sur les manches. nell était un enfant solaire, des sourires étirés jusqu'aux joues, des rires volumineux et vivants. nell était un enfant, quelque peu différent. très maladroit. c'est ce que tout le monde murmurait tout bas. lui ne comprenait pas - pourquoi les distances, pourquoi les regards, les jugements. avec l'âge, il s'est mis au maquillage. faciès biscornu, étrange. la mascarade plait de son basique voile blanc, et derrière les nombreuses couches, plus rien ne lui ressemble. le visage est dorénavant parfait d'un masque, toujours plus volumineux. le sourire plastique et le rire forcé, automatique. il devient si encombrant qu'il fini par le dominer - perdu quelque part dans les méandres de ce qu'il a créé. il n'arrive plus à sortir de là, les bords sont collés, fusionnent avec sa peau, et personne ne l'entend derrière le mur appeler à l'aide. les docteurs lui donnent un nom un jour. peut-être que les fissures formées par le temps n'étaient pas assez bien cachées. ils disent qu'il ne partira jamais, pire encore, qu'il a toujours été là, et que ce n'est pas un problème. nell n'est pas sûr de bien l'aimer.

« don't blame yourself, high-masking is very often experienced by autistic people as a way to deal with societal pressure and standards by trying to adopt neurotypical behaviors. you are not broken, and we are here to provide you the proper support you needed all this time. »

la peinture dégorge petit à petit, plus vraiment certain de qui se trouve derrière.

the great hope design
petit prince découvre vite qu'il a de l'or dans les mains - touche à tout, débrouillard, tout lui semble relativement simple ou du moins faisable. ses dessins sont beaux, ses résultats scolaires sont exemplaires, une multitude de livres s'empilent au bord du lit, prêt à tomber. pourtant tout semble aussi lassant, intérêts qui meurent aussi vite qu'ils n'ont le temps de naitre. c'est ainsi que nell commence le sport, dans une pauvre tentative de ressembler aux autres de son âge ; actifs et passionnés par ces activités qui ne le font absolument pas vibrer. c'est d'abord et pendant longtemps la natation qui capte son cœur. une bulle dans laquelle l'espace-temps se fait discret, dans laquelle nell oublie bien souvent qu'il est là, être tangible dans un corps existant, simplement bercé par la douceur de l'eau. le tableau est parfait en l'absence des autres, des regards possibles sur son corps qu'il n'autorise pas, toujours ce malaise à l'idée d'être perçu sous des angles vulnérables. alors quand ce n'est pas les bassins qui l'acceptent, c'est la terre battue, et les raquettes de tennis qui résident dans ses mains, moites et fermes. rythme qui ne le berce non plus, mais qui le fait sentir vivant.

words are like bridges

j’ai été des oiseaux et des branches. j'ai été des abeilles et des loups. j'ai été l'éther inondant le vide entre les étoiles, enchevêtrant leur souffle en réseaux de chansons. j’ai été poison, plancton, humus, et ils ont tous été moi.

écrire c'est une passion. une manière d'ancrer l'existence dans la roche, laisser une trace de son âme derrière. écrire c'est thérapeutique. écrire c'est comme un journal intime. le carnet de notes qu'on distingue au creux de sa paume pourrait en avoir l’allure. des gribouillis et des fragments de pensée dispersés ici et là, entre deux esquisses, des peintures d'aquarelle. parfois c’est pour décrire la beauté de hanseo lorsque son cœur s'éveille, avec la rosée du petit matin, les perles de brume qui embrassent les pétales de fleurs, et les chants amoureux des oiseaux. parfois c'est pour immortaliser des instants qui rappellent que la vie vaut la peine d'être vécue, croquée à pleines dents. - quand le cœur hurle encore au rythme des basses et guitares, les néons comme des tatouages à même la peau. y a un sourire à la taille de l'univers sur ses lippes, lorsqu'il frappe les touches de son téléphone dans la hâte, des lettres manquantes et le souvenir presque frais, intouchable lorsqu'il le redécouvre le lendemain, le minois et les cheveux en bazar - heureux. souvent, ce sont des mots pour les plonger là, dans les chapitres des innombrables histoires qui monopolisent ses pensées.

send us to perfect places
cw religion ✦ croire, c'est complexe nell réalise. c'est facile, trop facile de croire - en l'homme, peut-être à l'idée du destin, que quelque chose nous attend après la mort, que nos actions dessinent notre futur. et pourtant c'est tout aussi difficile de croire - face aux limites que certains doivent s'imposer par preuve de foi, aux injustices qui ravagent le monde, la cruauté de la vie. on lui a jamais dit, que croire était aussi gris. funambule qui ne sait finalement choisir sa couleur, gérer ses nuances au sein du spectrum. il tente de piocher, timidement, toujours - parce que nell a peur. de mal faire, ne pas être digne d'une personne de foi. de par là où balance son cœur, de par certaines de ses réticences, à de vieilles croyances. pourtant persuadé qu'il n'y a pas de mal à croire, un peu différemment.

midas is king and holds me tight, turns me to gold in the sunlight
tw homophobie internalisée ✦ la mine est aiguisée, là où la poigne est légère, affutée. et leur relation pourrait sembler obsessionnelle. nell se souvient, des regards prolongés, profondément timides - des apollons qu'il immortalisait sur le papier, pour en déchirer la page ensuite. puis recommencer. encore. et encore. des muses toujours plus belles, plus fascinantes encore, et nell ne sait pas détourner le regard. elles salissent sa peau, le rongent, jusqu'aux ecchymoses au bout des doigts. et il se sent sale, perverti. à chaque pensée plus développée que la dernière ; toutes les notions de pureté et de croyances balancées par la fenêtre, là où se tient le démon qui l'observe. patient. sujet tabou qui ne connait aucune voix, trop honteuse pour exister ; mais chérie, dévorée, à travers des paragraphes, des histoires appartenant à des mondes où regarder et fantasmer sur des hommes n'est pas une anomalie. (peut-être que ça ne l'est pas ?). parfois les lignes ont des images qui vont avec, des personnages tangibles qui ressemblent aux siens, dans un style plus simpliste et moins réaliste. ça l'inspire, le réconforte aussi, dans l'idée de ne pas être seul. alors il lit. et il dessine. et il essaye de mélanger les deux, faire pareil. ça lui plait. peut-être que nell n'est finalement pas un monstre.

my body is made of crushed little stars
tw manipulation médicale ✦ il se souvient, déjà tôt dans l'enfance - du sentiment de non légitimité. la peur au creux de l'estomac, face aux regards, aux mains et questions envahissantes. l'anomalie sous le projecteur, et les mensonges sur leurs lèvres, comme pour le forcer à changer, le décortiquer jusqu'à la moelle pour en faire un standard de société. comme un sujet, une expérimentation inhumaine. c'était censé le vendre, pourtant ses parents ont refusé de changer quoi que ce soit. par respect pour son propre choix, son libre arbitre trop passé sous silence. alors les traitements sont avant tout médicamenteux, des rendez-vous trop nombreux qui débouchent trop souvent sur les mêmes recommandations : franchir le pas et devenir comme tout le monde. de grandes excuses pour faciliter les relations sociales, s'assurer qu'il puisse trouver l'amour, finir en couple, (concevoir). nell est habitué, à porter les répercutions, les attentes démesurées de tout le monde étant intersexe ; ça ne lui échappe pas, les regards, l'hypersexualisation et l'objectification constante. il l'a toujours accepté, ce corps jugé différent. pourtant il ne le reconnait plus. est-ce que c'est le sien. est-ce que c'est celui des autres. les frontières sont devenues trop fines et les questions demeurent.