CHILDHOOD la jeunesse grouille dans la cours de récréation, ça hurle ça rit, ça joue aux billes et à attrape-chat…et saeran seul dans son coin regarde une pointe de jalousie dans le coeur. il aimerait être là-bas lui aussi. ‘ qu’est-ce que tu fais tout seul ? ‘ c’est sejun — il le connait, il est dans la classe de son frère. sejun que tout le monde aime, celui qui sourit tout le temps et qui ne semble jamais faire d’erreurs. un haussement d’épaules en guise de réponse. il ne comprend pas pourquoi il s’obstine à le saluer tous les jours, s’asseoir à côté de lui pour lui parler de tout mais surtout de rien au lieu d’aller jouer avec les autres. et plus le temps passe, plus la carapace craque…un rire à l’une de ses blagues, quelques mots enfin lancés, et la naissance d’une amitié. it’s nice to have a friend.

LOVERS et malgré sa popularité, sejun a toujours préféré saeran. l’adolescence les a rapprochés, quinze ans sur les bancs du lycée à parler de tout (et surtout de rien), d’un futur qui semble trop lointain…dix-sept ans et les soirées pyjamas à deux passées à se dégommer sur call of duty. ce soir là est différent, parce que les mots sont plus mielleux, les gestes plus tendres et c’est d’un naturel déconcertant que les lippes s’éraflent…ils n’y mettent pas de mots, juste des regards qui veulent tout dire. amourette adolescente qui dure un an dans un secret commun.

ENEMIES sejun se demande parfois ce qu’il se serait passé si seulement ils s’étaient mis ensemble quand saeran était encore entièrement lui-même. avant qu’il ne rencontre les mauvaises personnes, celles qui le font veiller tard le soir et rentrer au petit matin les yeux rouges et l’air fatigué. savior complex qui lui dit qu’il pourrait le remettre sur le droit chemin mais ce n’est pas son rôle. saeran devient distant, détaché, remplit d’excuses qui ne font pas sens. à l’âge où on ne sait pas communiquer (jeune et bête), les ressentis et non-dits s’accumulent et saeran devient d é t e s t a b l e avec ses airs je m’en foutiste et son détachement soudain. la relation n’est plus que l’ombre d’elle-même, ensemble mais pas vraiment, personne n’ose y mettre des mots. jusqu’à ce que saeran lâche la bombe ‘ je t’ai t r o m p é ‘ sans explications — sejun n’en a pas demandé, trop occupé à bouillir de l’intérieur. le regard flammes et le trompeur reste impassible. c’est la dernière fois qu’ils se sont vus avant que saeran ne claque la porte des beaux quartiers et leurs artifices. son départ, rapide et sans retour, n'a fait qu'exacerber la situation. il est parti sans explications, laissant derrière lui des rancœurs non résolues et un sentiment de trahison encore plus profond. ce qui était autrefois un amour réciproque est devenu un champ de bataille de ressentiments. et les souvenirs d’un passé lointain sont désormais teintés de mépris et de colère à chaque fois que sejun entend le prénom de saeran.