brand new red converses, shorts and ice cold stares. lingering touches, dancing in the rain, can't finish anything, lives in the extremes, always on the edge of a b r e a k d o w n, too many ( fake ) friends, extroverted, feelings of not being good enough, stargazing, messy hair and oversized hoodies, t o o m u c h, self-destructive, always up for a party, doesn't stay around very long, writing in diaries, vivid dreams, whispered secrets, unwanted nostalgia, sadness without reason, making fake promises, feeling too much.

i can't break the cycle, am i just a fool ?

falling down like dominoes, hit by family jewels...

— teenage puppy love dans les early 90's, maman lolita première enfant d'immigrés, papa en études au pays des feuilles d'érable, c'est une évidence lorsqu'ils tombent amoureux...vingt ans et une première grossesse ( première erreur aussi ) son altesse est né, o l i v e r (noran) et ses grands yeux noirs qui n'était pas désiré mais jamais regretté...maman commence à ne plus aimer papa et pourtant elle se force, lui donne un autre enfant — deux. l'un est voulu, l'autre non (caleb a toujours su que c'était lui, parce qu'il est né vingt minutes après son frère jumeau, que personne ne l'attendait, que maman ne voulait même pas le porter.) "no, no, just one...i'm too tired to hold two" et elle sera fatiguée pour le restant de sa vie.

pass it down from kid to kid, the chain will never end

unless i decide to go to it, will i see the end ?

— le mépris pour papa grandit. maman a apprit à aimer caleb mais déteste son mari (a soul for a soul)...pauvre ouvrier des bas quartiers, pas foutu de lui offrir des bagues et tout ce qui la fait rêver. elle n'en veut plus - n'en peut plus. n'a jamais été destinée à vivre une vie misérable et l'amour qu'elle reçoit n'y fera jamais rien. un jour elle fait ses valises, attrape ses enfants et quitte la maison.

don't you find it strange ?

only thing we share is one last name.

— saeran et miran ont seulement cinq ans, noran en a dix lorsque maman se remarie. il est beau, il est riche, PDG de plusieurs business fleurissants en corée et dans le monde, bien sûr il est le mari dont maman a toujours rêvé. ils s’étouffent sous les faux-semblants, s’emmitouflent dans l’épaisse couverture d’artifices...noran et miran semblent déjà avoir oublié papa...saeran fronce les sourcils lorsqu'ils appellent l'Etranger ainsi. difficile lorsqu'ils s'envolent pour la corée, papa est trop loin, saeran n'a pas d'amis, ne connait pas la langue ni la culture car maman n'est rien d'autre qu'une american girl bon marché qui n'a malgré tout jamais réussi à s'intégrer. miran s'y fait rapidement, saeran le regarde lui glisser entre les doigts.

did i beat you at your own game ?

typical of me to put us all to shame !

— bien sûr que miran est l'enfant roi, celui dont on affiche fièrement les bonnes notes contre le mur, celui qui rejoint les clubs après l'école, qui fait ses devoirs sans broncher, celui qu'on aime et qu'on adule. jumeaux mais saeran n'est qu'une ombre qui traîne des pieds derrière lui car il est la seule présence rassurante dans ce pays. et un jour débarque s e j u n avec ses vêtements impeccables, son sourire trop grand et son envie de dompter saeran. il ne répond pas, mais sejun n'en démord pas. jusqu'à un sourire, un petit rire caché à une nouvelle blague lancée...

welcome to the family jewels

coal to diamond, sold to fools

— l'entrée au collège marque la séparation. on arrache son frère à lui et saeran mange avec sejun à la cantine, mais sejun est aimé, sejun est populaire, sejun est demandé, alors parfois il mange aux toilettes. compte les cailloux à la récrée en observant son jumeau rire à gorge déployée. on ne l'invite pas aux anniversaires mais maman le force à y aller, saeran déteste entendre les soupirs des amis de miran lorsqu'ils le voient derrière lui. miran n'essaie pas de l'intégrer. lui répète qu'il devrait faire des efforts ' ça craint, t'as qu'un seul ami, on peut pas toujours être ensemble! '. une haine malsaine marine dans ses entrailles mélangée à la jalousie qu'il rumine depuis des années. l'adolescence les rattrape, saeran  ne parle plus à grand monde à la maison à part noran qui semble avoir pitié. maman lui demande sans arrêt pourquoi il n'est pas plus comme son frère et moins comme son père — il n'a pas d'ambitions, pas d'envies de réussite, ne se contente que de la médiocrité. il ne va plus en cours. commence à traîner dans les mauvais quartiers. seize ans.

family said that i decided

to live a loveless life

— coeur de l'adolescence l'âge d'or où les garçons s'intéressent aux filles et les filles aux garçons ... ou les garçons s'intéressent aux garçons ? sejun vu d'un oeil différent qu'il prenait d'abord pour de l'envie, pas celle qu'il pensait ;; l'envie d'être lui (ou avec lui ?)...jusqu'à que les doutes s'évaporent en s'embrassant lors d'un sleepover et les papillons grattant les parois de l'estomac criaient JE L'AIME . first love celui qu'on pense éternel. jeunes et inexpérimentés, pas trop sûrs de leur sexualité ,, ils prenaient la chose comme elle venait. c'était beau, c'était pur, mais c'était trop tard — saeran devenait doucement caleb.

is it my fault we stay divided ?

cause i got too much pride

— saeran ne rentre plus le soir, d'enfant réservé il est devenu adolescent rebel, celui qui répond maintenant aux piques indiscrètes et lève les yeux au ciel. les fréquentations deviennent douteuses et pourtant il ne s'est jamais senti autant accepté qu'avec les gamins des bas quartiers. sejun ne le reconnait plus, la " relation " (cachée secrète enfouie car on assume pas) n'est rythmée que par les disputes et les questions ignorées, l'amertume s'installe et ronge l'amour...jusqu'au jour. " je t'ai trompé. j'comprends que tu ne veuilles plus de moi " lancé d'une monotonie aberrante et sejun qui ne comprend pas. qui voudrait hurler, frapper, mais rien ne sort. juste une haine refoulée qui boue en lui. le regard parle pour lui. à ce jour, il n'a jamais eu d'explications, et le lendemain, personne n'a plus eu de nouvelles de saeran.

pass the parcel, wrap, unwrap

and open up the locks

— quelle hypocrisie de la part du gamin qui critique les riches mais profite de leur système et leur argent. l'hypocrisie de se vêtir des costumes bien repassés aux galas de charités auxquels on le traîne de force pour la bonne image d'une famille brisée. on ne sait pas pourquoi il s'est décidé du jour au lendemain de tout laisser tomber. maman le menaçait sans arrêt de le virer, de toute façon. un sac sur les épaules et il est parti sans se retourner. pas de lettres, pas d'au revoir. messages ignorés jusqu'à ne plus jamais rien recevoir...il ne manque à personne. débuts difficiles, saeran se présente comme caleb, squatte chez des amis à droite et à gauche (parasite) avant de trouver une colocation. il ne paie pas les premiers mois (arnaqueur) promet de rembourser son retard (menteur), enchaîne les travails (plus ou moins légaux)...pourtant il n'a jamais été aussi H E U R EU X (c'est ce qu'il s'efforcera à vous faire croire).