triggers warnings: pression familiale, homophobie, parentification.

hey nana, if you and i were lovers, would we have been able to fill the emptiness by holding each other ?

hasegawa love(ly)

depuis sa plus tendre enfance, un nom lui colle à la peau comme une cicatrice : hasegawa. ce nom suscite des moqueries à chaque fois qu'il est prononcé, la ramenant inévitablement à sa classe sociale et à la réputation douteuse de sa famille. hasegawa—un mot qu'il valait mieux éviter de dire tout haut. et puis, il y a son prénom, love. un choix qui laisse perplexe, comme si ses parents l'avaient choisi au hasard, sans réfléchir. l'appeler love alors qu'ils la voyaient davantage comme une simple source d'argent était une ironie cruelle, tout sauf un signe d'amour.

aquarius dollie

c’est sans doute la saint-valentin qui l’a condamnée à ce prénom, love, car elle est née ce jour-là—un jour qu’elle déteste profondément. ses parents lui ont appris à haïr cette date, car, à leurs yeux, elle avait gâché leur soirée à l'eau de rose. ils avaient tout orchestré pour que cette nuit soit mémorable, mais love, pas encore dans ce monde, a brisé leurs plans en arrivant au monde au pire moment. pendant leur dîner étoilé, elle avait osé vouloir naître à ce moment précis, perturbant cette parfaite illusion d’amour. et depuis, chaque saint-valentin n’est qu’un rappel amer de cette attente brisée.

misinformed ╥﹏╥

ses origines sont enveloppées de mystère. tout ce qu'elle sait, c'est que son père est japonais et sa mère coréenne, ce qui fait d'elle une nippo-coréenne. cependant, comment ces deux âmes se sont-elles rencontrées ? elle l'ignore, car la version de leur histoire change à chaque fois qu’ils la racontent, se perdant eux-mêmes dans les méandres de leur récit, sans doute embrouillés par les vapeurs d'alcool. quant à son lieu de naissance, il reste incertain. son carnet de santé mentionne tokyo, mais elle n’a aucun souvenir lié à cette ville, aucune image de la capitale japonaise dans son esprit. seulement hanseo est retenu dans ses souvenirs. sa nationalité, cependant, est indéniablement coréenne, un ancrage fragile dans un passé flou.

a butterfly

elle a toujours été attirée par la gente masculine, particulièrement par ceux légèrement plus jeunes qu'elle. il y a en eux une fraîcheur éphémère qui la fascine, un éclat que le temps érode si vite. la peur de vieillir, tapie en elle comme une ombre persistante, la pousse à chercher ce reflet de jeunesse qu'elle craint de voir disparaître. récemment, elle s'est engagée dans une liaison virtuelle avec une personne qu'elle croyait être un homme. la réalité l'a frappée de plein fouet lorsqu'elle a découvert qu'il s'agissait en réalité d'une femme. ce mensonge l'a poussée à rompre, mais, étrangement, cette expérience a éveillé en elle des sentiments inattendus. les relations avec des femmes, qu'elle n'avait jamais vraiment envisagées, semblent maintenant exercer sur elle une certaine attirance, une curiosité nouvelle et troublante. depuis, elle enchaîne les amourettes car son coeur bat tellement vite dès qu'on lui donne un peu d'amour. elle s'accroche à cette affection et finit par être toujours déçue.

work to survive

joindre les deux bouts est devenu un défi quotidien. elle a quitté les bancs de l'école trop tôt, sacrifiant ses rêves pour veiller sur son foyer. mais lorsque sa possible bisexualité a été révélée, elle a été chassée de ce même foyer, abandonnée par ceux qu'elle aimait. désormais, elle partage un toit modeste avec une demoiselle qu'elle aurait partagée le même train, les frais divisés en deux et un hasard de dingue. une lueur d'espoir est venue sous la forme d'une bourse, lui permettant de reprendre ses études d'histoire de la mode qui lui échappaient. entre ses livres et ses heures passées derrière la caisse d'un cinéma, elle se bat pour se réinventer, pour renaître là où la vie l'avait laissée -- et récemment, elle ouvre les portes de son domicile pour offrir ses "dons" de voyance. sa boule de cristal lui fait parfois défaut, mais son fond de commerce ne fonctionne pas autant qu'elle l'espérait.

avoid her banker

dans bien des aspects de sa vie, elle se montre exemplaire, responsable, comme si elle savait garder le cap dans la tempête. mais dès qu’il s’agit d’argent, tout s’effrite un peu. les chiffres, les budgets, les comptes… tout cela semble lui échapper, comme des grains de sable entre ses doigts. son banquier, fatigué mais indulgent, est bien au fait de ses dérives. combien de fois sa carte a-t-elle été bloquée, comme un rappel silencieux de ses excès ?
les achats impulsifs la tentent, lui glissent des promesses d’évasion, d’une joie éphémère. mais chaque plaisir qu’elle s’offre l’entraîne un peu plus dans ce gouffre où le rouge devient sa couleur habituelle. love ne sait pas vraiment comment gérer ses envies, ses rêves de trop, et c’est là, dans cette fragilité, qu’elle se perd souvent.

housewife or daughter or sister

aînée d'une famille trop nombreuse, elle oscillait sans cesse entre le rôle de mère et celui de grande sœur, sans jamais savoir où se situer. la maison était un tourbillon chaotique, chacun suivant son propre chemin. deux petites sœurs avec qui la communication persiste, bien que sporadique, et deux frères qui, désormais, refusent de la voir comme un modèle. quant à ses parents, ils sont devenus des ombres, des figures absentes qu'elle ne reconnaît plus. dans ce désordre familial, elle a dû apprendre à se redéfinir, à exister par elle-même, loin de ce foyer devenu étranger.