La vie est simple lorsqu'on comprend qu'elle a une fin. Certains s'en rendent compte bien tard, d'autres trop tôt.  Il n'y a pas d'âge pour mourir. Le début peut vite se changer en fin. Les yeux grands ouverts sur la vie, il a compris que tout pourrait s'arrêter. Adolescence marqué par les passages répétés à l'hôpital, Shinwoo vivait dans un autre monde. Là où les autres apprenaient, courraient, sociabilisaient, lui était le paria, ami avec d'autres comme lui, qui voyaient le soleil à travers une fenêtre, branché à des machines. Loin étaient les ballades où il courrait en se jetant sur sa sœur qui le frappait pour qu'il la lache.

Il était devenu l'enfant fragile, sa mère, son père, sa sœur autour de lui comme s'il allait disparaître du jour au lendemain. Shinwoo le gamin taquin qui amusait la cours de récréation, qui avait déjà une amoureuse et une bande de copains. Tout s'est effondré.
Pourtant, il a compris vite le prix de la vie. Cette vie qu'il a commencé à chérir plus tard, parce qu'à présent, il pouvait l'apprécier à sa juste valeur, sortir, se refaire de nouveaux amis, se balader en famille, partir en vacances, et toutes sortes de choses banales que les autres n'estiment pas comme magique.

Cette période n'aura pas empêché qu'il soit brillant en cours. Plus concentré, avec un objectif définis sur le fait qu'il veuille devenir un jour un bon médecin comme il en avait tant rencontré, il a gravit les classes malgré certains retards.
Université de Séoul, études en médecine. Sa santé fragile est loin derrière. D'anciens amis font obstacle à l'oubli de cette période. Des regards jetés en coin, des mots rapportés... Shinwoo redevient temporairement le petit malade de l'école, du moins, dans sa tête... alors il disparaît, loin, avec l'approbation de ses parents.

Vingt-ans, Hanseo, nouvelle vie. On parle peu d'un passé inutile à cet âge. Il entre en deuxième année de médecine. Sans obstacle, malgré son côté taciturne, Shinwoo devient assez populaire, surtout du côté des filles. Réhabilitation à la vraie vie sociale, celle où les gens viennent vers lui et s'accrochent parce qu'il a de bonnes notes, qu'il est beau et a du répondant. Alors c'est ça le bonheur. La liberté d'être soi, d'être jugé pour ce qu'il est, d'être entouré, de profiter à plusieurs ou même à deux.

Un voyage au Japon, un autre en Australie. Le service militaire, par chance au service médical. Les amours avec une femme plus âgée qui durent tout de même quelques temps, assez pour qu'il tombe et doive se relever... Un faiblesse dont il ne parlera pas. Il gère les peines avec son ami le temps.
Et l'hôpital. L'internat, grande arrivée dans le monde du travail, l'exigence et les attentes. Beaucoup moins de temps pour s'amuser et être bête ! Il apprend à être sérieux, l'internat étant bien moins drôle que les études, plus prenant mais aussi bien plus intéressant.

Vie simple, marqué seulement par une adolescence qu'il aime oublier. Il en parle peu, ça ne le définit pas. Aujourd'hui résident, il a choisit la chirurgie pédiatrique pour son amour des enfants. Sans doute aussi pour panser quelques plaies encore ouvertes.
Optimisme acharné, il profite, sachant allier vie professionnelle et vie personnelle, toute deux aussi importantes l'une que l'autre.